Une horloge est dessinée avec de la poussière.
Les passants peuvent en changer l’heure.
Dans le cadre de l’exposition :
Le temps est invention ou il n’est rien du tout.
Horloge de poussière et espace théorique (2011-2012)
Une proposition d’Arnaud Dejeammes & Vincent Delmas
Un espace théorique provisoire est tissé autour d’une horloge de poussière dont chaque visiteur peut changer l’heure. Ces deux modes tentent de générer conjointement un écotone singulier, rencontre et cohabitation de deux écosystèmes à l’origine différents, tels ces près salés au sein desquels confluent marées et paysages de prairie. A la fois tension et répartition, dynamique plutôt que rupture.
Cette horloge aurait pu prendre place ailleurs dans la galerie, revêtir d’autres formes, en être absente, se trouver concurremment à différents endroits, dans la bibliothèque de Nicolas Krebs, chez vous, sur la dune du Pyla, disparaître progressivement, se matérialiser il y a quelques années ou bien plus tard, n’être qu’imaginée. Ce qui, au moins depuis la fin des années soixante (Tarkovski, Ono, LeWitt, Weiner, Pasolini, Filliou, Wilson…), semble plus aller de soi pour l’oeuvre d’art, ne pourrait-il pas être admis pour une oeuvre théorique, dont on attend trop souvent une certaine clarté et finitude ? L’espace théorique tramé autour de cet objet de poussière figure comme le prélude à une note d’intention, une notice, une conférence, un essai – ou toute autre forme que prend une réflexion –, sans pour autant en assumer leurs aspects définitifs. Variante parmi ses possibles, il ne revêt pas l’ordre défini d’un parcours passant par une suite préétablie, mais souhaite offrir un système à entrées multiples, à partir desquelles chacun peut agencer ses propres priorités de montage. Déploiement de potentiels, il exploite les ressources du modulaire et du réticulaire plutôt que celles de la linéarité.
Cette proposition, étape d’un projet en cours, s’envisage comme une incursion à travers les concepts d’horloge et de temps. Du titre emprunté à Bergson, a été conservé toute la polysémie qu’implique une citation tirée hors de son contexte : le temps considéré comme invention, comme concept, comme illusion, comme évolution créatrice… et où toute pensée prend place et se fait jour.
3 mai 2012
30 mai 2012
9 juin 2012
Galerie Octave Cowbell – Metz
Actualisation du 3 mai au 9 juin 2012